Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures

INTRODUCTION HISTORIQUE. 35 rent point compris dans le traité, au moins purent-ils se glorifier d'y avoir courageusement coopéré, en arrêtant des armées nombreuses sur les confins d'Herzégovine et

d'Albanic ! PIERRE 1°.

Sava étant mort en 1782, le peuple élut pour lui succéder son neveu l'archimandrite Petar Petrovit) Niegoche, celui-là même qui avait accompagné Vassili en Russie et qui, depuis la mort de Stiepan Mali, prenait une part active au gouvernement. Quant au vladika Arsène Plaménats, retiré dans la Tsernitsa, il ne songeait en aucune façon à jouir de * l'autorité dont on l'avait revêtu. Dénué de moyens et d’une faible santé, il suivit de bien près Sava dans la tombe.

D’après la volonté du peuple, l'archimandrite Petar partit immédiatement pour se faire consacrer. Son intention était de se rendre en Russie; mais le prince Galitzin, ambassadeur du tsar à Vienne, lui ayant refusé un passe-port, il se contenta d'aller, avec l'autorisation de l’empereur Joseph Il, trouver à Carlovtsé le métropolitain Moïssé Poutnik, duquel il recut la consécration, le 14 octobre 1784. De retour à Vienne, apprenant que Kara Mahmoud Pacha Bouchatlia, nouveau vizir de Scutari, menaçait le Monténégro, Petar songeait à se procurer des munitions; mais, dénué de ressources, il se décida à écrire au général serbe, Siméon Zoritch, qui se trouvait à Schlov, pour lui demander des secours. Sur l'invitation qui lui en fut faite par Zoritch, ilse rendit en conséquence à Schlov où il passa plusieurs mois inutilement. Comptant être plus heureux auprès de Catherine IL, il alla ensuite à Saint-Pétersbourg où, plus rebuté encore, il recut du favori Potemkim, ennemi juré de Zoritch et de tous les Serbes, l’ordre de quitter la capitale dans les vingt-quatre heures. Pierre accompagné de son secrétaire, don Frano Dolci, savant clerc de la religion romaine, auquel Potemkin proposa même inutilement de rester en Russie, reprit donc le chemin du Monténégro. Mais, pen-