Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures

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fallait en outre accorder une autre indemnité de douze talari au comte Nico Raizcov des Koutchi, pour que tous deux, attachés par l'intérêt, fussent obligés d’accompagner les estafettes jusqu'à Clémenti : ceci était de toute importance, puisque le véritable danger se présentait à traver les Koutchi, danger inévitable, du reste, car la vieille route ne permettait pas de s'en écarter. Six talari furent ensuite assignés à Raizco Torban, comte de Stagnevitch, à Lieskopolje, chez lequel les messagers faisaient étape le jour même de leur départ, pour qu'il accompagnät ces derniers à Slatizza.

Pour mieux assurer le succès de sa mission, Bolizza fit venir avec lui à Cattaro un fils du comte Lale Drecalov et le comte Nico Raizcov de sa personne, tous deux chefs des plus influents dans les Koutchi, et même parmi tous les montagnards. Un fraité ayant été rédigé, puis revêtu de la signature de ces deux personnages, de celle du provéditeur de Cattaro et même de celle de Bolizza, on choisit deux messagers principaux qui reconduisirent chez eux les chefs des Koutchi et poursuivirent ensuite, par la vicille route ouverte de nouveau à la circulation, leur chemin jusqu'à Constantinople, d'où ils revinrent sains et saufs. Le départ de l'illustrissime Morosini amena de nouveau un changement dans l'itinéraire des estafettes, auxquelles on fit reprendre la route d'Herzégovine, alors même que tous les chefs montagnards, amis de Bolizza, lui donnaient les assurances les plus formelles de la sécurité que cette route n'avait pas cessé de présenter.

Le récit des entreprises postales des Monténégrins, au temps de la Sérénissime République, trouvait ici si nafurellement sa place, que nous n’avons pu résister au désir