Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures

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leur travail n'étaient compensées que par le produit des amendes dont une partie leur revenait de droit. Quant . aux réunions des tribunaux de famille, elles avaient lieu régulièrement, sur des points déterminés, où les intéressés se rendaient sans avis ni convocation préalables. Une fois les assises terminées, cette magistrature patriarcale retournait à sa charrue, ou, suivant le cas, reprenait le fusil pour courir à la frontière.

Comparant la simplicité de ces formes judiciaires avec ce qui a lieu chez les autres peuples ; admirant surtout l'absence si prolongée des châtiments corporels de la pénalité monténégrine, Medakovitch s’écrie ! : « Si le peuple monténégrin n’a pas suivi dans la civilisation les progrès du reste de l'Europe, au moins est-il resté inébranlable dans l'observance des saintes lois de la nature. Il s'y conforme, considérant que cette législation lui vient en même temps de Dieu et qu’elle satisfait toutes les aspirations de l'humanité. La nature elle-même s'est du reste chargée de développer son moral et de l’élever à une hauteur telle, qu'il peut regarder avec un souverain mépris les pays où l'innocent et le coupable tombent indistinctement sous le fouet, de façon que bientôt lun et l’autre deviendront égaux dans le crime. Si, pour les uns, le peuple monténégrin est resté en arrière, pour d’autres au contraire il a gardé la tête, car l'héroïsme de son caractère n’a jamais faibli, et il a toujours considéré au-dessus de tout bien son honneur et sa liberté! Il n'a cessé de préférer la mort à l’infamie des châtiments; il n'a cessé de mettre sa pauvreté au-dessus des richesses qu'accompagnent la honte et la servilité. » Et Medako-

1 Jstoria C’rnegore od iskona do novieg vremena.