Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures

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Il était, en conséquence, condamné à restituer l'objet à payer la sodjbina et à supporter entièrement les frais de justice.

Le métier de sok était à la vérité fort mal vu par les Monténégrins ; aussi il arrivait bien souvent qu'un individu, bien que connaissant l'auteur d'un vol, gardait sur celui-ci un silence volontaire, afin de ne point passer pour délateur.

Quand il arrivait qu’un accusateur ne pouvait parvenir à démontrer péremptoirement la culpabilité d'un prévenu, et que ce dernier persistait dans ses dénégations, alors le tribunal, se bornant à apprécier la validité plus ou moins gr side des affirmations des deux parties, décidait que celle-là dont les raisons paraissaient encore les meilleures serait acceptée à prêter le serment; ou bien même, dans certains cas, accusateur et accusé s'offraient réciproquement ce moyen de justification. Dès qu’on avait décidé à qui appartiendrait cette épreuve décisive, tous se rendaient en compagnie d’un juge, dans le lieu saint; et alors l'individu appelé au serment, se mettant à genoux devant la tombe de quelque saint, et prenant la croix des deux mains, embrassait celle-ci, puis répétait mot à mot la formule qui lui était dictée par son compagnon lui-même : « Par cette sainte eroix dont je ne me séparerai jamais, et avec l’aide de saint Jean et de saint Pierre, que la peste me dévore et que le bonheur éternel soit ravi à moi, à mon père, à mon frère, à mes enfants ; que Dieu et saint Jean m'écrasent, si je suis dans cette affaire en quoi que ce soit coupable (ou bien : si ce que j'ai dit n'est pas la vérité) et que Dieu me soit en aide! »

volé ou sa valeur, et en outre à

Si les événements venaient à démontrer qu'un individu