Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures

CHAPITRE QUATORZIÈME. 401

avait proféré un faux serment en une semblable circonstance, alors le surnom de parjure lui restait pour jamais, et dorénavant il n’avait plus à attendre de personne auune croyance à ses affirmations : il était l'objet du mépris et de la réprobation de tousses concitoyens. Leserment ayant été prononcé dans la forme précédente, la partie adverse n'avait plus rien à ajouter, et dans le cas même où l’accusateur conservait des soupçons, il se contentait de dire : « Le péché soit sur son âme ! »

Outre ce serment solennel on avait encore l'épreuve du feu, employée seulement dans les occasions les plus graves. L’accusateur ou l'accusé devaient alors retirer du feu un charbon rouge, auquel on donnait le nom de masia ef le laisser refroidir dans leur main nue en attestation de leur véracité ou de leur innocence.

Si quelque individu convoqué par le tribunal du braisvo avait négligé de se rendre devant la justice, on dans les temps récents, par un périanik. L'envoyé du tribunal devait alors se présenter le soir devant la maison du prévenu et, tenant un flambeau à la main, le sommer par trois fois de se rendre devant la justice. S'il était reconnu coupable il avait à payer, en dehors des perceptions ordinaires, une indemnité pour le commissaire qui lui avait été ERVOgÉe

Il serait à la fois trop long et trop fastidieux de parcourir tous les degrés de la pénalité alors en usage chez les Monténégrins; disons seulement que l'application de la justice, rendue de plus en plus difficile et par lenombre croissant des délits et par l’anarchie dans laquelle était tombée la Montagne-Noire au moment de l'avénement de Pierre I°, exigeait une réforme dans la procédure non

l'envoyait querir par un agent spécial, et

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