Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures

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moins que l'institution d'une loi propre à servir de base aux jugements des tribunaux de famille. Tel fut le but que l'illustre vladika chercha à atteindre, en publiant en 1796 le premier Code auquel aient obéi les Monténégrins ‘.

Un point fondamental qui nous frappe tout d'abord dans le Code de Pierre I‘, c’est l'institution de cette peme de mort à laquelle les mœurs tsernogortses semblaient se refuser absolument et qu'une simple amende avait remplacée jusqu'alors : en faisant fusiller deux Monténégrins, Étienne le Petit avait accompli un acte d'énergie dont aucun des vladikas n'eût voulu accepter la responsabilité. Nous trouvons ensuite une succession d'articles proscrivant ces luttes fratricides qui journellement ensanglantaient le pays, et ces vengeances qui atteignaient également les populations voisines de la Montagne-Noire. Peut-être est-ce à la prohibition du duel, incluse dans l'article 21, qu'il faut attribuer la disparition presque complète de cette coutume; mais, quant au vol, la législation qui le concerne n’a point encore acquis le degré de sévérité nécessaire pour arracher du pays ce vice radical.

L'insistance avec laquelle Pierre E* rappelle aux juges leurs devoirs, semble démontrer que de graves abus s'étaient glissés dans les tribunaux, et que: l'appât de l'argent devait être le mobile de nombreuses prévarications. Ce qu'on admire enfin, dans ce premier Code monténégrin, c’est le ton de débonnaireté avec lequel le

1 Le code de Pierre 19, ainsi que celui de Danilo Ier, ont été ae duits ix extenso dans l'ouvrage de M. Lenormand, où l'on pourra les consulter (Zurcs et Monténégrins.)