Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures

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lient sans doute aux soins tout particuliers donnés à ja culture, à la récolte et à la conservation de la céréale la plus précieuse pour le pays". Pourtant est-il possible d'affirmer que cette alimentation soit tout à fait étrangères aux névroses de tout genre si fréquentes parmi les Monténégrins, spécialement aux viscéralgies et aux battements nerveux des artères dont journellement on rencontre des exemples.

Les Monténégrins ont emprunté aux Turcs, leurs voisins, l'usage commun du café, seul luxe qui vienne rompre la monotonie de leur table. Mais la consommation de leau-de-vie, qui tend à se répandre de plus en plus dans l’intérieur de la principauté, devrait attirer l'attention sérieuse du gouvernement; car le prix minime de produits frelatés, l'absence de tout droit d'octroi, généraliseront de plus en plus un vice qui semble s'acclimater dans les pays de montagnes plus facilement qu'ailleurs, à raison même de l’activité des fonctions respiratoires, réclamant en quelque sorte un aliment à la combustion organique. Ce serait done un bienfait pour la principauté, en même temps qu’une source de revenu pour le budget*, si une loi sévère taxait à la frontière tous les alcools importés de l'étranger.

Le Monténégrin supporte avec la même facilité et la

! Chaque pied de maïs, dépouillé de bonne heure de ses feuilles, ne conserve qu'un seul épi dont les altérations apparaissent visiblement sur la tige dénudée; le grain, soigneusement desséché au soleil, n’est mis en réserve qu'après avoir été trié avec précaution, et se garde dans des coffres placés dans l'endroit le plus sec de la maison.

? S'il est vrai que la consommation annuelle s'élève jusqu'à huit ou dix mille barils (5,800 à 6,500 hectolitres), on pourrait doubler ainsi facilement le revenu de la principauté. Une faxe d’un swanzig et demi par botza suffrait.