Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures

CHAPITRE QUINZIÈME. 429

qu'il en a faite, d'après « des témoins oculaires, tous intelligents et fort honorables », description très-conforme du reste aux confidences que nous avons personnellement recueillies. « Après avoir rasé avec soin la peau de la tête sur une surface large comme la main, au niveau du point le plus douloureux, le chirurgien monténégrin en découpe, dissèque et enlève complétement un lambeau circulaire de la grandeur d’une pièce de vingt sous. Il gratte ensuite la surface de l'os pour le débarrasser de: tous les tissus qui peuvent encore lui adhérer après l'enlèvement de la peau. (Quelques-uns continuent de suite l'opération, d’autres attendent au lendemain pour en pratiquer le second temps.) Ce premier temps une fois exécuté, il enlève petit à petit, au moyen d'une couronne de trépan à main, se manœuvrant sans manivelle (tréfine), une rondelle osseuse moins grande qu'une pièce de cinq francs en or, c’est-à-dire ayant un centimètre environ de diamètre. Ceci fait, le chirurgien ordonne au patient d'incliner fortement la tête du côté de l'ouverture qu'il vient de pratiquer afin de faciliter la sortie du sang épanché. Au bout de quelques instants, il introduit lui-même, à plusieurs reprises, dans le trou osseux une petite éponge fine au moyen de laquelle il va, dit-il, chercher les dernières gouttes de ce liquide. L'opération est alors terminée, et la perte de substance est recouverte par un petit morceau de toile enduite de cérat !. »

Quant à admettre avee le médecin distingué auquel nous empruntons ce passage, que les bons effets de l'opération (quand toutefois ils se produisent) tiennent

! BocLoxexe, le Monténégro.