Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures

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tout très-difficiles à préciser dans une nature aussi tourmentée que le Monténégro ‘. Bien plus encore, c’est sur les points où nous voyons la frontière se prolonger comme sans obstacle dans une direction rectiligne, que l’incertitude est la plus grande. Là en effet, la commission s’est contentée de relever un certain nombre de points plus ou moins distants les uns des autres, et d'y placer des pyramides de repère, dont un certain nombre n’a point tardé, par le fait de la malveillance, à disparaitre ; quant aux terrains intermédiaires, comme ils ne portent aucun signe de délimitation, ils peuvent à chaque instant devenir des sujets de contestation ; que si le règlement de ces différends exige l'envoi sur les lieux de commissaires chargés de fixer les droits des limitrophes, ces experts usent inutilement leur temps et leur peine à rechercher des repères souvent disparus, et plus souvent encore ne peuvent atteindre les crêtes envahies par les neiges, ou exécuter, derrière un rideau de nuages ou de brouillards*, les relèvements les plus mdispensables. Du reste, cette situation incertaine est-elle bien désagréable aux Monténégrins et tiendraient-ils franchement à y voir un terme? nous ne le croyons pas : une délimitation non

! Une idée bien exacte de sa configuration sauvage nous est donnée par la légende qui raconte la genèse de la Tsernagore. « Dieu, dit-elle, après avoir créé la terre, s’en allait emportant dans un grand sac les montagnes qu'il semait çà et là au gré de sa volonté et suivant les besoins de chaque pays. Comme il passait sur le Monténégro, il voulut aussi lui faire son cadeau, et c'était une fort jolie petite montagne qu'il lui destinait et qu'il s'appréfait à lui jeter, quand par malheur le sac creva, et rochers, pierres, montagnes tombèrent pêle-mêle sur la pauvre Tsernagore où ils forment depuis ce jour un amas inextricable. »

2 C'est ce qui arriva en 1872 quand, à la suite du conflit sanglant déterminé par la question de propriété du territoire de Lipovo, près de Kolachine, on voulut opérer des relèvements concordant avec ceux de la commission infernationale.