Le pacte de famine, histoire, légende : histoire du blé en France

PREMIÈRE PARTIE. — CHAPITRE III 19

estoit de la prévenir. Ce fut « dans cette veuëé»que ce règlement enjoienit « aux magistrats des villes de faire des achats de grains et d'en conserver toujours en #4gasins Où greniers publics, pour les en tirer et s’en servir au besoin. »

Le 20 octobre 1573, ce même roi, en présence « de la rareté et penurie de bleds qui se voyoit » rendit un édit, duquel nous extrayons les passages suivants : « Nous avons permis et permettons au Prevost des marchans et eschevins de nostreditte ville de Paris que ils puissent par l'avis des gens tenans nostreditte Police générale, faire faire des achapts de tous grains, par tels marchans qu'ils aviseront resseans et solvables, et à tels prix, conditions ef charges Aors notre royaume où ès provinces loïntaines de nostre ditte ville de Paris, comme Bretagne ou Guyenne, et d’iceux grains en faire des réserves et des magazins publics, ou les faire distribuer et vendre aux choix et commodité de nostreditte ville, selon qu'il sera résolu et arresté par les officiers de nostreditte police generale... » Les amendes perçues pour contravention à cet édit devaient être affectées à la nourriture des pauvres.

Conformément à cet édit, le 18 novembre 1573, le Parlement de Paris arrête que « pourront les Prevost des marchans et Eschevins de cette ville faire achapts de tous grains et en faire réserve et magasins publics, pour les faire vendre et distribuer uxdits habitants de la ville et faubourgs de Paris selon leur nécessité ?. »

Une ordonnance de Henri II, du 27 novembre 1577, « permet et néantmoins enjoint aux officiers et magistrats des corps communs des bonnes villes, mesmement de la ville de Paris, de faire pourvoyance et réserve en greniers publics, de telle quantité de grains, que elle puisse servir de prompt secours en cas de nécessité et suffire pour fournir les habitans desdites villes l’espace de trois mois pour le moins ?. »

4. Delamarre, op. cit., II, 959-960-1008-1011.

9.« Sous Henri III, le due d'Epernon, gouverneur de Metz, ayant eu lieu de suspecter la fidélité des habitants de Metz, fit faire dans la citadelle de cette ville une provision considérable de blé, pour pouvoir leur résister et les contenir en cas de révolte. Mais les habitants étaient demeurés fidèles, et la garnison ayant continué toujours de se fournir de vivres dans la ville, on ne toucha point au magasin. Il a demeuré en entier jusqu’à nos jours (1708) ; et le grain s’en est très bien conservé, moyennant une croûte ou enveloppe, assez forte pour porter un homme, qu'ont formée la poussière du magasin, les dépôts des insectes et les grains pourris par l'humidité. — En 1707, on avait fait à Sedan la même découverte. Toute la différence, c'est qu'ici le