Le pacte de famine, histoire, légende : histoire du blé en France

PREMIÈRE FARTIE. — CHAPITRE II 25

Il y eut plusieurs disettes pendant le XVIIIe siècle, malgré les efforts de l'administration, et chaque fois la voix publique accusait quelques personnes d’être les causes de la misère, ne voulant pas admettre que les mauvaises récoltes suffisaient seules à provoquer cette calamité : « Les ennemis des frères Pâris les accusaient positivement d'avoir, en 1722, fait passer de grandes quantités de blés à l'étranger et de les avoir ensuite fait rentrer en France pour les y revendre à un prix exorbitant. — Si le fait est prouvé, dit le Régent, jeles ferai punir solennellement ; et il donna l’ordre de communiquer l'accusation à Pâris-Duverney. Celui-ci écrivit au bas les mots suivants : — Il est impossible qu'une pareille manœuvre ait pu s’exécuter sans que beaucoup de gens aient été employés à l'achat, au double transport et à la revente des blés. S'il se trouve dans le royaume un seul homme qui y ait coopéré, je porte ma tête sur l’échafaud. — Il ne se présenta personne pour appuyer la dénonciation et l'accusation fut abandonnée, du moins pour le moment. » Lorsque, plus tard, Pâris-Duverney, tombé en disgrâce, fut enfermé à la Bastille, on s'était flatté que sa captivité encouragerait ses délateurs. « Or pas une preuve ne fut apportée qui vint en aide à ses ennemis. Ni ses papiers, ni sa Correspondance, ni ses commis ne fournirent le moindre indice de culpabilité... Le 11 mars 1728, un arrêt du Parlement déchargea Pâris-Duverney de l'accusation. Ses mémoires avaient démontré si clairement son innocence que ses plus cruels ennemis se firent une espèce de vanité de publier qu'ils étaient détrompés *. »

ment : « Cependant, il faut convenir que l'essai de ces magasins, dans quelques capitales des ci-devant provinces du royaume de France, a êté loin de réussir ; et que l'on a vu, en Lorraine surtout, d’assez tristes exemples. — Les abus qui se glissent dans les meilleures choses avaient corrompu celle-là: et comme il arrive souvent, on a renoncé au moyen, au lieu d’extirper les abus. — Leur source la plus évidente, et les plus grands obstacles à l'établissement des greniers d’abondance, naissaient, il faut en convenir, des formes alors adoptées dans le gouvernement des provinces et des communes. » Lectures de citoyen... Prenvier mémoire sur l'établissement d’un grenier d’abondance..... 13. 4. P. Clément, op. cit., 349-346.