Le pacte de famine, histoire, légende : histoire du blé en France

PREMIÈRE PARTIE. — CHAPITRE VII A7

vernement faisait distribuer gratuitement ou à très bas prix, du riz * et des pommes de terre. Le 10 décembre 1786, Necker écrivait à Bertier la lettre suivante : « J’approuve, Monsieur, les secours en pommes de terre que vous voudriez distribuer ; concertez-vous, je vous prie, avec la commission intermédiaire, si cela se peut sans retarder les secours nécessaires ; vous ne me dites pas quelle dépense sera l'effet de cette disposition, mais elle ne peut être digne d'attention. Je m'en rapporte à vos soins et je vous prie de les redoubler, s’il est possible, dans ces temps critiques. » Il ajoutait en post-scriptum : « M. de Lessart m'écrit que vous désireriez un arrêt qui enjoignît à MM. les commissaires députés de tenir la main à l'exécution de l'arrêt des grains. Je ferai là-dessus tout ce que vous voudrez, mais dans une circonstance où la marche devient si nécessaire et par conséquent si simple, vous n’éprouverez aucune difficulté que vous ne puissiez lever très facilement ?. »

Le même jour, Bertier répondait : « D’après ce que vous me faites l'honneur de me marquer, que vous approuvez que je fasse distribuer des secours en pommes de terre, je vais prendre les mesures nécessaires pour l'exécution de cette disposition et j'aurai celui de vous rendre compte de l'objet de cette dépense, qui, comme vous l'observerez avec raison, ne peut être bien considérable. J'y apporterai d’ailleurs toute l’économie possible. — Permettez, je vous supplie, qu'à l'occasion du post-scriptum de la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire au sujet de ce secours, je prenne, Monsieur, la Jiberte de vous présenter ici les mêmes observations que je viens de mettre sous les yeux de M. de Villedeuil sur le dèfaut d'attribution du commissaire député pour l'exécution de l'arrêt

4 Le er juillet 1789, on avait reçu en secours venant de l'étranger pour le compte du Roi:

Farines. .:...... 91,345 quintaux. Biés iris .inine 673,154 Seigles..."... .….. 154,113 CFRES ET 53,247 Rise dau 5,543 —

Pour utiliser tous ces grains, le roi dut faire construire des moulins à bras, «les moulins à eau ne pouvant fonctionner à cause de la gelée, et les moulins à vent, à cause du défaut de mouvement dans l'air.»

(Mémoire ministériel remis de la part du Roi au Comité des subsistances des États généraux, par le directeur général des finances. — Juillet 1789.)

2 Archives de M. le comte Charles de Bertier.