Le progrès des arts dans la République : poème : précédé d'un discours sur le même sujet : suivi d'un autre poème intitulé Dieu et les Saints; de quelques vers sur les victoires de Buonaparté; des Doléances du Pape et de nouveaux Hymnes civiques

xij lettre de change qu’on avait tirée un peu légèrement sur Son prétendu trésor de gloire.

Quant à Auguste, je n’en parlerai guères , et il serait assez inutile que j’en parlasse beaucoup. Auguste a eu le bon esprit de respecter les terres de Virgile dans le temps des guerres civiles d'Italie; et Virgile , qui était reconnaissant, comme le sont tous les grands poëtes, a eu la bonhomie de dire, en parlant de lui: Deus nobis hæe otra fecit.Le reste de la gloire attribuée à Auguste apDartient presqu’entièrement à Mécène. Mécène aimait extrêmement les arts et les lettres ; c'était un intendant des menus sage et éclairé ; il me rappelle ces teinturiers qui, de notre temps, ont fait les ouvrages de nos prétendus grands hommes : Alexandre eut la même adresse qu’Auguste ; il respecta la maison de Pindare : mais croit-on bonnement que les talens de Pindare et de Virgile dépendaient d'Alexandre et d’Auguste , et que ces deux grands poëtes n’auraïent point fleuri sans ‘eux? C’est une erreur qui ne mérite pas même d’être réfutée.

On sait qu'Auguste remit sur leurs impesitions , aux habitans de la ville de Cos , la somme de cent talens pour la Vénus Anadyomène; mais on sait aussi qu'il exila Ovide ; et, certes ; les métamorphoses valaient bien en poésie ce que valait en peinture" ce chefd'œuvre d’Appelle. On sait , malgré cette injustice envers Ovide ( car il faut être juste, même envers les tyrans), -on sait que les sciences et les arts fleurirent singulière ment sous le règne d’Auguste, et s’éleyèrent à une perfection qui, depuis, ma pu être égalée que par les Français, et qui n’a été surpassée par personne ; mais , comme je l'ai dit, c’est à Mécène principalement qu'il faut