Le progrès des arts dans la République : poème : précédé d'un discours sur le même sujet : suivi d'un autre poème intitulé Dieu et les Saints; de quelques vers sur les victoires de Buonaparté; des Doléances du Pape et de nouveaux Hymnes civiques

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en rapporter la gloire , et non pas à Auguste : Auguste, d’ailleurs, venait d’hériter de toutes les richesses de Carthage et de toutes celles de la Grece ; il rebâtit Rome avec les ruines d'Athènes , et les briques des maisons consulaires s’enfuirent à laspect des marbres enlevés à ces deux républiques ; les tableaux, les statues, les édifices même des républicains furent transportés sur la terre du despotisme , et ce n’est jamais d’une autre manière que le despotisme s'est enrichi. A présent même, lorsque nos jeunes artistes vont à Rome pour étudier l'antique, pour copier d’après antique, n’est-ce pas des ouvrages grecs qu'ils entendent parler ? Et les plus belles statues de Rome, les plus belles du monde entier, ne sont-elles pas des statues grecques ? Les Grecs républicains , il faut en convenir, sont les seuls et véritables pères des arts en Europe ; et les monàärchies n’ont fait que mettre à profit les grandes et sublimes idées des républiques ; les républicains ont été les architectes, et les sujets des rois ne sont encore et ne seront jamais que des manœuvres. Voÿez si notre meilleur sculpteur ne met point toute sa gloire à imiter Phidias, et si nos poëtes dramatiques ne sont pas fiers de copier Sophocle! Le siècle de Louis XV, dira-t-on, peut-être, fuf celui des grands philosophes ou du moins des grands écrivains en philosophie; Voltaire, je l'avoue, J. J. Rousseau, Mabli, Raynal, Montesquieu , ont illustré ce siècle, qui, peut-être, n’est pas inférieur sur beaucoup de points à celui de Louis XIV ; mais qu'a fait pour eux ce Louis XV, dont le règne trop long fit tant de tort aux mœurs et aux vertus publiques, et qui, sans avoir le géme de Tibère pour le gouvernement , en avait tous les vices et toutes les monstrueuses habitudes ? ce qu'il