Le progrès des arts dans la République : poème : précédé d'un discours sur le même sujet : suivi d'un autre poème intitulé Dieu et les Saints; de quelques vers sur les victoires de Buonaparté; des Doléances du Pape et de nouveaux Hymnes civiques

ExE elle -a réduit le code et le digeste à Ia touchante loi naturelle. François 1e. et d’autres monarques avaient augmenté à l'infini le nombre des hommes inutiles ; et la paresse et l’inutilité sont aux yeux de nos législateurs de: crimes capitaux. Les poëtes, sous Léon X et sous d’autres despotes, étaient obligés, pour. avoir à dîner, de composer de mauvais vers ; on les humukhiaït , on les flétrissait par cet usage tyrannique ; et le Corps Législatif les ennoblit et leur élève l’ame ; en leur donnant une place honorable dans les fêtes républicaines. Lequel est-ce du Corps Législatif ou de François premier, de Léon X et des autres tyrans religieux ou profanes, qui a rendu le plus de services aux beaux-arts et aux sciences ? faut-il le demander ? Les représentans d’un grand peuple, c’est-àdire, le peuple lui-même, ne font jamais rien de contraire à ses véritables intérêts ; et les rois, même avec les meilleures intentions , ressemblent aux harpies, qui gâtent tout ce qu’elles touchent.

Et pourquoi ne voudrait-on pas qu’il soit permis de raisonner ;, de sentir et de peindre dans les républiques comme dans les mouarchies ? Un royaliste a-t-il le cerveau mieux organisé que celui d’un républicain , et les hommes ne sont-ils pas faits de même dans tous les gouvernemens possibles ? Je dirai plus : le peintre de taverne se sert des mêmes couleurs que le Corrège et Raphaël ; c’est par le goût, la méthode et le génie que le Corrège et Raphaël l’emportent sur le peinire de taverne, pourquoi ne voudrait-on pas qu’il en fût de même entre les artistes d’une monarchie et les’ artistes républicains ? Tu assortis mal les couleurs toi, peintre monarchique ; tu les assortis bien toi, peintre républicain ; c'est donc à toi que je donnerai la palme : mais pourquoi