Le progrès des arts dans la République : poème : précédé d'un discours sur le même sujet : suivi d'un autre poème intitulé Dieu et les Saints; de quelques vers sur les victoires de Buonaparté; des Doléances du Pape et de nouveaux Hymnes civiques

xxiij minutieusement l’énumération des progrès que les beauxarts ont fait en France depuis que son gouvernement est républicain ? cette énumération doit être fondue à grand.traits dans mon poëme ; et si elle ny était pas, il serait bien ridicule que je la fisse dans ma préface. On me dira, pour dernière objection, le monarque accorde des récompenses ; il fait vivre ainsi le talent que l'indigence opprimerait , et procure une nouvelle énergie à celui qui a de quoi vivre ; mais la nation n’en accorde t-elle pas aussi; et n'est-il pas plus glorieux d’en recevoir de sa main que de celle d’un tyran ? La Convention ma-t-elle pas ouvert plusieurs concours, où les peintres , les musiciens, les poëtes remporteront des prix sous les yeux du public lui-même ; et lequel vaut mieux, je vous prie, d’être couronné de lauriers dans une fête nationale à ou d'obtenir un pour-boire dans une antichambre ? Ah les couronnes civiques, murales ou obsidionales ; Valaient bien, chez les Romains, toutes les pensions d'Auguste ; et toutes les pensions de Louis XIV ne valaient pas une mention honorable obtenue aujourd’hui au procès-verbak du Corps Législatif, On ne peut, sans s’avilir, accepter un présent d’un roi; une nation n’en fait que pour rendre hommage à la vertu ou au génie ; et c’est dans ce cas seulement , que celui qui reçoit doit être plus reconnaisSant que celui qui donne. | On sera peut-être étonné que, dans mon poëme, je n’aye point parlé du progrès des sciences, qui, depuis le gouvernement républicain, a été plus rapide encore que celui des arts; la matière était riche, et m'aurait fourni de belles tirades : la chimie » Sur-tout, s'est perfectionnée de la manière la plus étonnante ; semblable à Armide, elle wa fait que donner un coup de baguette, et des