Le rappel en France d'Antonio Maghella : mars-avril 1812

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ordre m'eût satisfait parce que je peux défier sous tous les rapports la malveillance de mes ennemis.

Que Votre Majesté daigne Se rappeler la direction de mes opinions politiques, ma profonde admiration, mon dévouement pour Son Auguste Personne, qu'Elle daigne Se rappeler que c'est avec Son autorisation que je sers depuis près de quatre ans Son beaufrère, le roi de Naples, dont le service est à mes yeux le Sien propre et alors Sa Majesté sentira peut-être que je ne mérite pas le coup dont je suis atteint et que tout me fait une loi, en exposant avec sincérité la nature de mes sentiments particuliers pour Sa Majesté le Roi des Deux-Siciles, de mettre au pied du trône de Votre Majesté Impériale et Royale les réclamations d’un sujet soumis, mais qui sait en même temps ce qu'il se doit à lui-même, à son honneur et à sa reconnaissance pour un souverain uni par tous les liens à Votre Majesté Impériale et Royale.

Vous êtes trop grand, Sire, pour Vous occuper directement de moi. Mais je suis intimement persuadé que si j'avais le bonheur de paraître devant le tribunal de Votre justice sévère, Votre Majesté aurait lieu de Se convaincre par ma franchise qu'on a voulu surprendre Sa religion sur mon compte.

Oui, Sire, je me plairai à le répèter, je me suis attaché avec Votre approbation à un souverain à l’école duquel on ne peut apprendre qu'à Vous aimer, à Vous admirer, à répandre tout son sang pour Vous.

Je suis un homme d'honneur; je n'ai rien dans ce monde que mon honneur et c’est sur mon honneur que je dépose à Vos pieds le serment des vérités que je viens de Vous représenter.

Je suis avec respect Sire

De Votre Majesté Impériale et Royale

le très-humble et très-obéissant serviteur et sujet

Antoine Maghella Naples, le 21 Mars 1812. (Autographe)