Le rappel en France d'Antonio Maghella : mars-avril 1812
IIT. A son Excellence le Grand-Juge, Ministre de la Justice
Naples, le 22 Mars 1812. Monsieur le Duc
J'ai l'honneur d’ accuser réception à Votre Excellence, ainsi qu'elle le désire, de sa lettre du 2 de ce mois laquelle m'est parvenue le 13.
Votre Excellence m'ordonne au nom de l'Empereur de rentrer en France dans le délai d’un mois,
Je crois de mon honneur comme aussi de mon devoir de lui soumettre des observations que je la prie de peser dans sa sagesse et de présenter à Sa Majesté l’ Empereur et Roi avec cette vérité, et, si j'osais le dire, avec cette bonté qui sont particulières à Votre Excellence dans l’ exercice de ses fonctions.
Je suis au service de Sa Majesté le Roi des Deux-Siciles avec l'autorisation de Sa Majesté l'Empereur.
Je suis Conseiller d’ Etat, Préfet de Police de la ville de Naples et de plus je me trouve en ce moment chargé, par interim, du Ministère de la Police Générale.
Votre Excellence est à même, plus que personne de juger de l'importance et, je dirai même de la délicatesse de ces fonctions. M était-il permis de les abandonner sans un congé du roi que je sers, et mon honneur, mon attachement pour ce souverain, mon dévouement même pour S M. l'Empereur et Roi ne me faisaientils pas un devoir d'attendre que le Roi des Deux-Siciles ait pu fixer son choix sur les personnes destinées à me remplacer dans mes doubles fonctions. Néammoins, ne consultant que les obligations qui me sont dictées par l’obéissance que je dois, comme sujet, aux volontés de $. M. i'Empereur et Roi, je me présentai, le jour même où je reçus la lettre de Votre Excellence, à S. M. le Roi des Deux-Siciles pour solliciter d’ Elle mon congé. Le Roi étant alors retenu dans son lit par la fièvre, j avoue que, pensant que ma demande et le motif qui me l inspirait ne pourraient qu'affecter Sa Majesté, je me crus dans le devoir de