Le Royaume de Monténégro : avec une carte, стр. 69
PUISSANCE MILITAIRE
Une des choses qui, au Monténégro, frappent le plus vivement l'étranger, c’est l’esprit militaire du peuple et les forces réelles que le Gouvernement aurait à sa disposition, en cas de guerre.
Il n'y a pas d'armée, à proprement parler, bien que tout homme ayant atteint l’âge de dix-huit ans, soit obligé de faire une année de service dans les rangs.
Ces jeunes hommes sont casernés quatre mois. Le contingent est divisé, pour l'infanterie, en deux bataillons d'instruction, à 400 hommes chacun, qui tiennent garnison à Cettigné et à Podgoritza. Puis, à Nikschich, se trouvent deux batteries d'instruction d'artillerie, fortes chacune de 100 hommes, et des compagnies d'instruction pour les pionniers, les pontonniers et les sapeurs, complétées également à 100 hommes chacune.
Les vrais soldats sont incarnés dans les Perjanici, ou Gardes du corps de Sa Majesté, dont l'effectif ne dépasse guère 200 hommes. Le mot « Perjanici » est dérivé de « Perianitza », c’est-à-dire du panache qui surmonte leurs bonnets. °
Les académies militaires sont à Cettigné et à Nikschich; les élèves sont recrutés parmi les sous-officiers, qui sont promus sous-lieutenants à leur sortie. Porteurs de ce grade, ils entrent alors dans la milice régulière. Les officiers du génie vont souvent à l'étranger, afin de se perfectionner dans leur art. Les officiers d'artillerie ont le plus souvent, comme instructeurs, des collègues russes détachés à Cettigné.
Bon nombre d'officiers n’ont pas de traitement, ou, quand ils en ont un, il est bien maigre. Le Gouvernement supplée alors à ce qui leur manque. Plusieurs officiers n'arrivent à vivre qu’en