Le Royaume de Monténégro : avec une carte

PUISSANCE MILITAIRE 67

occupant divers emplois dans l'administration ou le commerce du pays.

D’autres sont pourvus, dans l'armée, de fonctions spéciales et rétribuées. Dans ce cas, un capitaine touche environ 150 couronnes par mois, les autres grades sont payés en proportion. Toutefois, il n’y a aucun règlement qui fixe ces allocations, lesquelles peuvent être modifiées suivant le bon plaisir du gouvernement.

L'administration militaire est dans la même main que l’administration civile.

En principe, chaque village doit fournir, en cas de mobilisation, une compagnie de 100 à 200 hommes dans laquelle entrent tous les habitants âgés de vingt à cinquante-cinq ans. Il arrive qu'un seul village n’a pas assez de sildats disponibles; dans ce cas, on réunit, pour parfaire le chiffre exigé, les hommes de plusieurs villages.

Les exercices, sous les ordres des officiers et des sous-officiers, ont lieu, le plus souvent, le dimanche Il y a école de tir deux ou trois fois par an. Tout Monténégrin eit né soldat. Enfant, il joue au soldat; sa première jeunesse passée, il se livre avec ardeur aux exercices violents qui sont pour lui unesource constante de plaisirs. :

À la guerre, c’est l’intendance qui nourrit les soldats ; mais, en temps de paix, ceux-ci doivent eux-mêmes subvenir à leurs besoins, sans toucher aucune paye.

Le Gouvernement fait les frais de l'équipement du soldat, habillement et armement, mais le Montérégrin est obligé de le tenir en bon état.

Les soldats forment trois catégories : la première comprend tout homme de vingt à quarante-cinq ans: la deuxième, ceux de quarante-cinq à cinquante-cinq ans, renforcés par les jeunes gens qui viennent d’entrer dans leur dix-huitième année et n’ont pas encore vingt ans; la dernière est composée de tout citoyen âgé de plus de cinquante-cinq ans. Autant dire qu’à partir de dix-huit ans le Monténégrin est soldat pour sa vie.

La dernière catégorie ne franchira pas la frontière, ces hommes ayant pour mission de protéger le pays et d'y maintenir l’ordre jusqu'au moment où les troupiers de première ou deuxième catégorie seront revenus.