Le Saint-Siège : l'Espagne et la France : le différend religieux entre Madrid et Rome, les mariages espagnols
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Cour de Rome envers les deux pays et comment l’expliquer, si ce n’est par de trompeuses illusions que l’on se ferait encore sur l'avenir par l'idée vaine de chances que l’on croirait entrevoir en faveur du fils de don Carlos. Mais, en attendant, la religion souffre en Espagne; de graves questions qui l’intéressent ont besoin d’être réglées par une entente entre les Cours de Rome et de Madrid. L'occasion de les régler se présente plus favorable qu'elle ne l’a été jusqu’à ce jour et qu'elle ne le sera peut-être jamais, le Saint-Siège, en la négligeant, peut s'exposer à plus d'un mécompte et se préparer plus d’un regret.
L'idée mise en avant par le Cardinal Lambruschini relativement à l'envoi que le Gouvernement espagnol pourrait faire à Rome d’une personne chargée de poser, de concert avec la Secrétairerie d'Etat, les premières bases d’une négociation est fort bonne. Mais porquoi vouloir en ajourner indéfiniment la réalisation? Pourquoi ne pas consentir à ce qu’il y soit donné suite dès à présent? Il y aura sans doute déjà bien assez de difficultés à s’entendre de part et d’autre sur les questions à poser et à discuter, pour qu'il y ait lieu de croire que les négociations une fois entamées ne marcheront pastrop vite et l’on peut se rassurer à Rome Sur la crainte d’un reproche de précipitation que personne ne saurait raisonnablement adresser au Saint-Siège.
Veuillez entretenir de nouveau le cardinal Lambruschini dans
le sens de ces considérations.»
Tout en constatant les progrès que faisait l’idée d’un rapprochement, auquel le Cabinet des Tuileries ne cessait de travailler de toutes ses forces, Latour-Maubourg n'en était pas moins obligé de reconnaître que, malgré l'appui qu'allait lui prêter un prélat aussi justement a Iprécié par le ape queéétpPtia Monsei.gneur Capaccini, la Cour de Rome n’était pas encore disposée à
renoncer à son système d’ajournements et de temporisation.