Le serment de liberté et d'égalité en Maine-et-Loire

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IV. — L'abbaye cistercienne de Pontron, située au - Louroux-Béconnais, n'avait plus que quatre religieux au moment de la Révolution. Un seul fit le serment à la constitution civile du clergé. Les trois autres restèrent au Louroux-Béconnais jusqu'en 1792. Le serment de liberté-égalité les divisa : dom Quartier refusa de le faire et les deux autres le prétérent le 12-septembre 1792, dans l'église paroissiale. Dom Quartier partit alors pour la déportation, et ses deux confrères continuëérent d'habiter Le Louroux pendant toute la Révolution. Nous allons reproduire le procès-verbal de la prestation de serment des deux cisterciens : « Aujourd'hui 12 septembre 1792, ont comparu devant nous, Joseph Virot et Pierre-François Pequignot, ci-devant religieux et habilants de l'abbaye de Pontron ; lesquels, s'étant soumis le 5 mai 1790 où ils jurèrent fidélité à la nation, à la loi el au roi el promirent de maintenir la Constitution de tout leur pouvoir, ont ce jour, pour se conformer à la loi, dans notre église paroissiale, ayant la main levée, juré d'être fidèles à la liberté et à l'égalité, de les défendre de tout leur pouvoir, et de vivre et mourir pour leur défense. » (Anjou historique, IX, 634.) (1)

V. — Le 20 août, un chanoine de Montreuil-Bellay, M. Lamirault, demanda à la municipalité de recevoir son serment, Le maire et les officiers municipaux, fort embarrassés, décidèrent de consulter les administrateurs du district. — « Aujourd’hui, 20 août 1792, l'an quatrième de la liberté, devant le corps municipal assemblé à l'hôtel commun de la ville de Montreuil-Bellay,

(1) Dom Virot et dom Pequignot causèrent un scandale en prétant serment, le 12 septembre 1792. En eftet, le curé du Louroux-Béconnais, Noël Pinot, disait dans linterrogatoire que lui fit subir le juge de paix du canton, le 9 février 1794 : « Pourquoi avez-vous cherché à dire du mal et précher contre les citoyens Pequignot et Virot, anciens religieux de Pontron?Ils ont donné le scandale en prêtant serment et j'ai voulu détromper le peuple. » (Anjou. historique, IIT, 389.)