Le serment de liberté et d'égalité en Maine-et-Loire

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s’est présenté le sieur Jean-Mathieu-Antoine Lamirault, prêtre, citoyen de cette ville, lequel a dit que son intenion était de faire devant nous le serment civique exigé par la loi. Il lui a été observé que la suspension du roi _embarrassait le corps municipal sur la forme de cette prestation de serment, qu'il se présentait lardivement, que le corps municipal pensait que pour plus grande authenticité cetle prestation de serment devait s'effectuer à l'église paroissiale, qu'on ne lui faisait point de refus d'accepter son serment, aimant trop à voir ses concitoyens se ranger sous le régime de la loi, que copie de cette délibération sera adressée ce jour à MM. du districl pour donner leur avis et prescrire au corps municipal la marche à suivre dans pareille circonstance. »

M. Lamirault n'était pas le seul chanoine insermenté de, Montreuil-Bellay. Il y en avait deux autres : .MM. Franclet et Devondelle. Tous trois avaient été pris par la municipalité sous sa protection, le 10 février 1792, vu leurs dispositions pacifiques. Mais après la nouvelle Révolution du 10 août, les officiers municipaux n’osèrent plus se porter garants de ces non conformistes. « Aujourd’hui, 22 août 1792, il a été arrêté unanime- : ment que le corps municipal cesse dès ce moment de les retenir sous sa protection et sauvegarde et les dénoncera incessamment au commandant de la garde nationale, si dans trois jours ils ne se présentent devant nous pour faire leur soumission ou prestation de serment. Ils seront avertis ce jour par un bulletin signé de M. le maire, qui leur donnera connaissance du présent arrêté. » (Archives de Montreuil-Bellay.)

Mais la question du serment n’était point solutionnée. Quelle formule employer ? celle du 27 novembre 1790 ou celle du 14 août 1792 ? La municipalité avail consulté le district, mais ce dernier gardait le silence. De son côlé, M. Lamirault s’adressa à un membre du direc-