Le serment de liberté et d'égalité en Maine-et-Loire

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toire du département, M. Ollivier, qui lui répondit, le 25 août : « Je vous ai marqué que le serment qui avait élé présenté au département n'avait point été accueilli (1}. Le seul serment que vous ayez à prêter est de maintenir la Constitution, etc. Je serai demain à Doué. Si vous désirez qu’il parvienne au département, faites-le moi passer et je l’enverrai sur-le-champ. J'arrive de Cholet et je partirai demain pour Doué, ce qui me prive du plaisir de m'entretenir plus longtemps avec vous. Vous n'avez pas un moment à perdre ; je vous réitère que c’est l'ancien serment, que le nouveau n’est exigé que pour les fonctionnaires publics et ceux qui se présenteront aux Assemblées primaires (2). »

Muni de cette lettre, M. Lamirault se présenta, le 26 août, aux officiers municipaux de Montreuil pour. faire le serment à la constitution civile du clergé. La municipalité demanda un délai, et elle écrivit séance tenante à M. Ollivier: « En recevant le serment de M. Lamiraull, pouvons-nous faire mention de votre lettre dans notre délibération ? Nous vous prions de nous donner au pied de celle-ci un oui ou non. »

Avec un empressement digne d'une meilleure cause, le chanoine de Montreuil porta la lettre municipale à Doué, où devait se trouver le membre du département. Mais quand il arriva en celle ville, le 27 août, M. Ollivier était parti ! Le procureur-syndic du district de Saumur, M. Coustard, qui se trouvait alors à Doté, donna le même jour, 27 août, la décision suivante : « M. Ollivier, membre et commissaire du département, ayant

(1) Le 22 août, le Conseil général de Maine-et-Loire avait renvoyé à la commission la pétition d’un prêtre du district de Saumur qui demandait à prêter le serment de maintenir la liberté et l'égalité (L. 10).

(2) Le membre du directoire du département était mal renseigné. Nous avons vu plus haut que le serment de Liberté-Egalité avait été imposé, le 14 août, aux pensionnaires de l'Etat, au nombre desquels se trouvait

M. Lamirault. De plus, il ne connaissait pas la décision donnée, le 24 août, par l’Assemblée Législative à la municipalité de Melun (suprà).