Le serment de liberté et d'égalité en Maine-et-Loire

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égalité devant la municipalité, dès le 26 août 1792 (il donna plus tard dans les excès de la Révolution). M. Lemercier de la Rivière, chanoine de Candes, le prêta le 27 août, dévant le district de Saumur. Nous lisons à ce sujet dans les Mémoires de ce dernier : « Le 27 août 1792, ious mes amis se réunissent et m’engagent à faire le serment de la liberté et de l'égalité. Je m'y refuse constamment jusqu'à huit heures du soir. Je reçois alors une lettre d’un membre du district, qui me mande que j'ai tort de refuser ce serment ; il ne renferme rien qui puisse alarmer ma conscience, et l'évêque et lou le clergé d'Angers venaient de le prêter. J’eus peine à ajouter foi à cette nouvelle, et, d’après mon opinion “particulière sur ce serment, j'étais très persuadé que célait une charitable tromperie que me faisait cet ami pour me sauver, lorsqu'un chanoine promoteur de la cathédrale d'Angers, qui était là présent, m'assura que cela était vrai, et lui-même l'avait prêté la veille. Je crus malheureusement alors, et je me rendis. Un de mes amis courut aussitôt prévenir la municipalité de Saumur que, désirant me fixer dans la ville, je demandais à faire le serment de liberté et d'égalité. Le maire refusa constamment mon serment, et voulut me renvoyer le faire. à Candes. J'écrivis, sur ce refus, au district de Saumur, qui était alors composé de braves gens, et j'implorai la protection des lois pour ma sûreté. Les administrateurs du district me firent dire de me rendre surle-champ auprès d'eux, ils recevraient mon serment. Je “le fis donc, ce serment, en ajoutant formellement que je ne le prétais qu'autant qu'il ne renfermait rien de contraire à la foi et à la religion. Il était alors neuf heures du soir. Le district dépêcha aussitôt un courrier à ses Irais pour les municipalités de Dampierre, Montsoreau et Candes, afin de les engager à faire respecter et épargner ma personne et mes propriétés, comme m'étant soumis aux lois. » (Anjou historique, X, 278.)