Le système continental et la Suisse 1803-1813
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Jeune République poursuivre en paix cette œuvre de renaissance économique ?
Get élément d’opposition irréductible, les hommes d’Etat de la Révolution l’avaient déjà saisi ; l'idée du blocus continental avait germé dans leur esprit, mais pour demeurer à l’état d’ébauche!. Un homme va reprendre ce legs de la Révolution, le préciser, le compléter, en activer la réalisation avec toute l’énergie dont il est capable, c’est Bonaparte.
Après avoir rétabli l’ordre à l’intérieur, à l'extérieur il impose la paix au continent, répit bienfaisant pendant lequel toutes les forces de la France vont prendre un brillant essor. Mais, dans la pensée du Premier Consul, comme du reste dans celle du gouvernement anglais, cette trève ne sera pas de longue durée et ne servira qu’à préparer une nouvelle lutte à laquelle Bonaparte donnera une extension gigantesque et qui aboutira au système continental. La France ne peut songer à lutter sur mer, elle est impuissante à attaquer directement le commerce et les colonies britanniques. C’est indirectement qu'il faut atteindre les sources de la richesse anglaise en leur enlevant les débouchés indispensables, en empêchant l’Angleterre d’écouler ses marchandises, et en la privant par ce coup droit porté à ses finances des moyens de continuer la guerre.
Il faut, en un mot, avec la collaboration de l'Europe entière, vaincre l’Angleterre sur le continent.
« Je vais conquérir les colonies par la terre », écrit Napoléon à son frère Louis. « L'objet de la lutte entre la France
1 Voir dans Fournier IL, p. 14, la lettre de Mallet du Pan à Thugut de juillet 1796 : « On fermera à l'Angleterre le marché du continent et on attaquera ses principales richesses. » Dans Sorel : « L’Europe et la Révolution française » LIL, p. 389, les instructions du Comité de Salut public à l’envoyé de la Hollande: « Le but à atteindre est d’exclure les Anglais du continent. Privée de son immense débouché, travaillée de révoltes et de mouvements intérieurs qui en seraient la suite, PAngleterre devient fort embarrassée de ses marchandises coloniales et asiatiques. Ces dernières, invendues, tombent à un bas prix et l'Angleterre se trouverait vaincue par l'abondance comme elle a voulu vaincre les Français par la disette, »