Le système continental et la Suisse 1803-1813

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C’est sur les cotons et particulièrement sur les produits du Levant jusqu'ici épargnés par le système continental, que Napoléon portait tout son effort. Non content de les frapper lourdement par le tarif de Trianon, il avait résolu de les atteindre par des mesures plus radicales qui en supprimeraient l'accès en Suisse, purement et simplement.

On sait de quelle façon ce plan avait été réalisé et comment avec le concours des Etats allemands, Napoléon avait organisé contre son alliée un blocus en règle qui ne différait guère de celui qu'il avait établi contre l'Angleterre ; pendant de longs mois, soumise à toutes les tracasseries imaginables malgré son empressement à satisfaire à des exigences toujours renouvelées, la Confédération avait vu fermer les frontières de ses voisins allemands et dépérir son commerce et son industrie. Au début de l’année 1811, après s’être dérobé jusqu’à la dernière minute aux instances des landammans, l'Empereur à court de prétextes se décidait à rétablir la circulation commerciale. Mais dans quelles conditions l’industrie suisse retrouvait-elle ses matières premières ?

Avec le décret de Trianon, les cotons d’outre-mer cessaient d’être prohibés sur le continent, mais les droits dont on les avait frappés (260 francs par quintal pour les cotons brésiliens et 190 francs pour ceux des colonies) en rendaient l’asage pour le moins aussi coûteux que par le passé.

Quant aux produits du Levant, le tarif français imposait de 440 francs par quintal métrique ceux qui arrivaient par voie maritime, et de 220 francs ceux qui prenaient la voie continentale. On à vu que le landamman, suivant l’exemple des gou13 sous, il s’en suit qu'il y aura 7 sous de bénéfice à les faire passer par Lyon, ensorte que cette ville deviendra le centre du commerce des soïes, ce qui sera utile à tout le monde. »

Au moment même, ce décret fit monter de 20 % le coût de la soie brute en Europe. Cette hausse ne fut pas de longue durée et par suite du ralenlentissement de la fabrication, les prix se maintinrent modérés pendant les dernières années de la Médiation.

Corresp. Napoléon à Eugène Beauharnais, 2 octobre 1810 ; — Allq. Ztq., 21 novembre 1810, Leipziger Herbstmesse.

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