Le système continental et la Suisse 1803-1813

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ment commercial continuait sur Schaffhouse par Bülach et sur Bâle par Brugg et Rheinfelden ‘.

Le transit à destination de la France se concentrait sur les lignes Rorschach-Bâle et Rorschach-Genève. Sur la première de ces deux voies, Schaffhouse, point de croisement des deux courants commerciaux venant de Zurich et de Constance, jouait un rôle important. La chute du Rhin nécessitait le transbordement général des marchandises se dirigeant sur Bâle et ce travail occupait dans la petite ville un grand nombre de bras?. Le trafic sur Genève passait par la Thurgovie et l’Argovie, il remontait lAar, les lacs de Neuchâtel et de Bienne, atteignait Yverdon et traversait le canton de Vaud auquel il rapportait de sérieux bénéfices 5.

Ce commerce, aussi actif dans un sens que dans l’autre, avait ses bons et ses mauvais côtés. Il avait acclimaté dans le pays des denrées jadis peu répandues, l’eau-de-vie et le tabac ; il avait contribué à détourner le peuple de lagriculture ; il avait enfin accentué le rôle international de certaines régions, comme les Grisons, qu’agitaient les intrigues de l'étranger et les troubles des factions politiques.

D'autre part, le transit facilitait l'écoulement des produits manufacturés indigènes et amenait une forte circulation de numéraire ; il faisait vivre toute une population de voituriers, de déchargeurs et d’expéditeurs ; il procurait un gain considérable. à plusieurs villes privilégiées ainsi qu’au fisc de l'Etat. Mais ce trafic, tout lucratif qu’il fût, était susceptible d’être détourné sur d’autres voies que celles qui passaient par la Suisse et il demandait à être ménagé. Les gouvernements cantonaux ne le comprirent pas; voulant exploiter jusqu’au bout cette veine productive, ils avaient multiplié à l'excès les péages et les octrois. Ces entraves se firent sérieu-

1 Helv. Alm., 1803, p. 78. 2 Helv. Alm., 1814, p. 13. 3 Helv. Alm., 1813, p. 9 et 10; — Zd., 1815, p. 21.