Le système continental et la Suisse 1803-1813

Les conséquences du système continental sur le transit. — Les projets de réformes. — 188 —

sement sentir déjà au dix-huitième siècle et plus encore dans les temps de crise qui suivirent, au dix-neuvième.

On peut aisément se figurer le tort énorme que firent au transit les guerres et les troubles de l'Helvétique. Les années de la Médiation lui causèrent de nouveaux dommages dont il ne nous est pas possible d'apprécier toute l’étendue, grâce à l’absence presque totale de statistiques pour cette période.

Les mesures cantonales et fédérales de 1806 et 1810 qui, par deux fois et pendant de longues semaines, avaient immobilisé le commerce sur tout le territoire de la Confédération, avaient enlevé toute garantie de sécurité au passage des marchandises au travers des cantons. D’autres dispositions, émanant directement de l'Empereur, contribuaient encore à détourner le mouvement commercial hors des routes helvétiques. Elles tendaient à attirer sur l’Italie tout le trafic de l'Autriche à destination de la France et visaient plus particulièrement un article important du transit de la Suisse, les cotons du Levant !.

La belle route du Simplon dont le gouvernement impérial avait hâté la construction, faisait enfin aux cols des Grisons et au Gotthard une concurrence funeste?. La circulation du Splügen par exemple, en regard de celle du siècle précédent, avait diminué de moitié 3.

1 A partir de 1811, l'importation en France des cotons du Levant par voie internationale ne fut plus autorisée que par les stations frontières piémontaises. Les bureaux du Rhin (Cologne, Coblence, Mayence, Strasbourg) étaient, par décrets du 1er janvier et du 16r mai 1811, fermés à ces mêmes produits. Seule la principauté de Neuchâtel reçut l'autorisation de recevoir des cotons du Levant par la Suisse.

Corresp.3 septembre 1810. Notice pour le Ministre des finances et de l’intérieur ; — Gem. Schw. Nachr., 22 février 4811 ; — Wartmann, p. 305, 2.

? La perte de la Valteline et les guerres d'Italie avaient porté un grave préjudice au commerce des Grisons. Le produit du transit qui, d’après les chiffres de C.-U. de Salis-Marschlins, se montait en 1790 à environ 300 000 gulden, tombait en 1796 à 200 000 gulden et en 1803 à 132000 gulden. © Neuer Sammler, 1804, p. 117 ; 1806, p. 33 et 54.

3 Tillier, IL, p. 291.