Le système continental et la Suisse 1803-1813

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wollspinnerei » fut fondée à Saint-Gall le 41 février 1801 1. La filature, installée dans les murs du couvent abandonné et munie de 26 machines à 204 fuseaux ainsi que des appareils accessoires, fonctionna la même année2. Les commencements furent difficiles. Certains industriels manifestèrent tout d’abord de la défiance contre le nouvel établissement 3. De plus, la filature installée sur une trop grande échelle avait promptement épuisé ses capitaux et se débattait dans les embarras financiers, — elle comptait en 1803 39 machines avec un total de 7800 broches. — Les entrepreneurs de l'affaire se flattaient, grâce à une production plus intense, de payer les intérêts de leurs dettes ; ils espéraient en même temps bénéficier des hostilités qui venaient de renaître entre la France et l'Angleterre. Contre leur attente, une baisse continue jusqu’en 1806 provoquée par les importations toujours plus fortes de filés britanniques s’établit sur tous les marchés européens. À ce moment, le prix de la marchandise égalait à peine les frais de fabrication ; la perspective d’une hausse paraissait s’éloigner et, en septembre 1805, la liquidation était chose décidée. La confiance n’était même pas reparue après les décrets de 1806. Un dernier coup de collier des actionnaires et la location de l’entreprise à un industriel de la ville, sauvèrent la situation #. L'établissement saint-gal-

lois survécut et resta le noyau de toute la filature mécanique en Suisse.

1 Wartmann, p. 210ss.

? Les premières machines de la filature saint-galloise étaient probablement de fabrication française. Elles avaient 40 pieds de longueur sur 20 de largeur et 5 de hauteur. La production journalière de chaque métier avec un travail de 12 heures, était de 2 livres de filés (No 60); la production annuelle du fuseau était de 3 livres.

Bürkli, Mech. Baumwollspinnerei, p. 20

$ La filature mécanique fut, au début, considérée un peu partout d’un mauvais œil, particulièrement par ceux dont elle compromettait le gagnepain, c'est-à-dire les fileurs à la main. Voir entre autres pour l’Argovie :

Bronner, p. 490.

# Wartmann, p. 239.

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