Le système continental et la Suisse 1803-1813

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Nombre d'ouvriers. Pièces entrées en fabrique.

Manufactures |{er send. er janv. | et janv. | Février

x11 | 1806 | 1811 | 1812 1806 | 1810 1811 | 1812

Labarthe, ancienne maison J.-L. Fazy fondée en 1760 aux

Bergues. . . . .. 480 | 420 . 220 — | 24500 | 17800 | 41 000 1 Petit & Senn aux Eaux-Vives, fon- Environ dée en 1700. . . . 450 | 350 300 150 23 000 | 15 400 — 8 000

Lagier, fondée en

LRO RE. 200 70 40 25 6 000 3 500 = _Veuve Muzy, fondée ATOME EEE 120 40 20 10 4 000 2 000 _ —

L’impression des tissus reçut ainsi à Genève une atteinte mortelle ; elle devait définitivement succomber à la première réapparition des produits anglais.

Neuchâtel, principauté vassale de la France, ne traversait guère la crise dans de meilleures conditions que le nouveau département du Léman. C’est peut-être de tous les centres, celui où le développement des toiles peintes avait suivi le cours le plus rapide et le plus brillant. Introduite à la fin du dix-septième siècle par Jacques de Luze, réfugié de la Saintonge, l’industrie des indiennes eut sa période de croissance la plus intense de 1750 à 1780 et atteignit son point eulminant en 1788. Elle avait couvert de manufactures les rives du lac, de Boudry à Saint-Blaise, et avait étendu ses rameaux dans le Val de Travers, à Couvet et dans le Val de Ruz, à la Borcarderie. A la veille de la Révolution, la principauté comptait 6 à 700 tables d'impression et environ 2000 ouvriers ! répartis dans dix établissements, dont le plus étendu et le plus connu était la fabrique Pourtalès 2.

! Petitpierre, p. 236 ss. ; — Musée neuch., p. 19, 164. * La maison Pourtalès est un des exemples les plus curieux de la poussée étonnante des manufactures neuchâteloises au dix-huitième siècle. Fondée