Le système continental et la Suisse 1803-1813

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Les maisons neuchâteloises de toiles peintes paraissent avoir d'emblée, au dix-huitième siècle, exercé une sorte de suprématie; — au moins, d’après le témoignage de Fäsi, la leur reconnaissait-on en Suisse où on les donnait en exemple. — Le contre-coup des troubles révolutionnaires, que ressenürent cruellement les districts neuchâtelois, mit fin à ce beau mouvement {.

La situation douanière de la principauté à sa réunion avec la France, paraît avoir été un peu hésitante. Il semble bien qu'il fut question de la comprendre à l’intérieur de la ligne des douanes françaises, puisque par l’organe de ses délégués à Paris, la classe des commerçants neuchâtelois demanda instamment au gouvernement impérial le maintien du statu quo.

Quelles étaient les raisons qui déterminaient les industriels neuchâtelois à faire cette démarche qui, au premier abord, ne laisse pas d’étonner? Il est probable que la perspective d’être privé des toiles de cotons suisses les y avait poussés dans une large mesure. Jusqu'à ce moment, comme ressor-

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tissants de la Prusse, ils n'avaient pas eu à pâtir des décrets 2

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de brumaire ; après les difficultés faites à l’importation des toiles des Indes, ils devaient tenir doublement à conserver la disposition des tissus des cantons. Quoi qu’il en soit, l’ancien état de choses subsista?. Peut-être les habitants de la principauté eussent-ils préféré se voir rattacher économi-

en 1750, elle avait en quatorze ans augmenté quinze fois son capital primitif, et l'avait porté à 1 200 000 livres. De 1776 à 1795, le gain annuel réparti entre les associés était de 1 450 000 livres. En 1796, l'établissement prit le nom de maison « Vaucher Dupasquier » et pendant toute la période napoléonienne se maintint solidement. Pourtalès, «le roi des négociants, » laissa en 1814 une fortune de trente millions.

Jenny, IL p. 93.

1 Le recensement de 1793 à 1794 montre une diminution de 600 âmes sur la population totale de la principauté.

Allg. Zig., 30 nov. 1804.

? Corresp. 9 mars 1806, Napoléon à Oudinot ; Voir page 38.

Musée neuch., vol. 11; —