Le système continental et la Suisse 1803-1813

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Le Mémorial de Winterthour a montré à quel point, déjà en 1806, les prohibitions françaises avaient paralysé la fabrication des toiles de coton. Le gouvernement de Zurich fit de vaillants efforts pour parer aux perturbations qui S’en suivirent. Les tentatives faites par les autorités dans le but d’acclimater dans le pays de nouvelles branches industrielles ou pour remettre en honneur le travail de la terre, se rapportaient pour la plupart à l’Oberland. Elles eurent du reste peu de succès, car elles vinrent se heurter aux difficultés qu’offrait l’agriculture dans cette région et à l’inertie d’une population imprévoyante au plus haut degré et gâtée par sa prospérité précédente. A la fin de la Médiation, le peuple de l’'Oberland zuricois se trouvait dans un état d’épuisement qui favorisa les terribles ravages de la famine de 1817 î.

Dans la vallée de la Tôss, on eut recours pour parer à la crise à la spécialité du tissage en couleurs. On y tendit de même dans une autre région, le Toggenbourg, dont il importe de dire maintenant quelques mots.

La période du système continental eut une importance considérable pour l’industrieuse vallée de la Thour qui vit s'achever à ce moment son émancipation économique et politique ; il convient donc de résumer rapidement cette évolution. L'introduction de l’industrie du coton dans le Toggenbourg ne remontait guère qu'aux années 1730 et 1740 ; son apparition fut tardive, mais son développement rapide. Le tissage, succédant de bonne heure à la filature, s’étendit promptement sur toute la partie moyenne de la vallée; en pleine flo-

sonnes vivaient exclusivement du travail des manufactures et ne possédaient que leur maison et leurs métiers à tisser.

Gem. Schweiser., vol. 3, p. 179.

1 Ces renseignements, ainsi que ceux qui précèdent, se trouvent dans le rapport que fit en 1817 Salomon Schinz, pasteur à Fischenthal. Ce document se rapporte plus spécialement aux communes de Bauma, Bäretschwyl, Fischenthal, Hinweil, Wald. Il est contenu dans le 3e volure du « Gem. Schweizer » et est intitulé « Das hôhere Gebirg des Kantons Zürich. »

Le Toggenbourg, sa siluation industrielle à la fin du dixhuitième siècle et au début du

dix-neuvième.