Le système continental et la Suisse 1803-1813

avec eux, tout qui avait fait jusqu'alors la richesse du pays !.

La région zuricoise n’était pas la moins éprouvée. De tous les rapports sur la misère et le chômage parvenus au Directoire commercial, ceux de Greifensee et de Pfäffikon étaient les plus douloureux ?.

Cependant, pour atténuer les effets de cette crise terrible, les tisseurs de ce canton possédaient d’autres ressources et leur situation ne fut jamais aussi désespérée que celle des Appenzellois. Ceux des bords du lac paraissent avoir pris assez rapidement leur parti. Renonçant à leur occupation première, ils passaient en grande majorité au tissage en couleurs et à celui de la soie. En 1820, le travail de la mousseline avait complètement disparu de cette région. Dans le chef-lieu, quelques maisons qui s'étaient consacrées au commerce des tissus légers réussirent à se tirer d’affaire en leur substituant les soieries. D’autres, et dans le nombre plusieurs établissements connus, ne purent agir à temps et firent faillite #.

La fabrication de la mousseline se maintint par contre dans les districts de la Glatt qui, une fois la crise passée, conservèrent seuls cette spécialité.

La broderie se trouvait dans une situation encore plus lamentable. De tout temps d’ailleurs, les tissus brodés avaient occupé sur le marché une position moins solide; ils étaient infiniment plus sensibles aux caprices de la mode que les tissus unis et façonnés et leurs prix subissaient déjà au dix-huitième siècle de fortes fluctuations 5. Au début de la Médiation, ils avaient eu l’avantage de n’être pas frappés par les décrets

1 Tillier, I, p. 476; — Wartmann, p. 296.

? Rapport du pasteur Escher, de Pfäffikon ; — Arch. Zurich, Prot. des Kaufm. Direkt., 21 mars 1809.

8 Atlas, 1770, 1820.

# Bürkli, Seidenindustrie, p. 183.

$ Pour cette raison, la « Mousselinen-Kasse » avait au début de son existence limité à la moitié du crédit accordé à chaque maison les avances faites sur les broderies,