Le système continental et la Suisse 1803-1813

— 245 —

Noire, la broderie reçut le coup de mort ; alors qu’en 1809, on trouvait encore dans cette région 1600 brodeurs et brodeuses, à la fin de la période napoléonienne, elle avait disparu des pays badois f.

En Suisse et dans le Vorarlberg, elle gardait encore par miracle un léger souffle de vie qui lui permit, quelques années après, de renaître et de retrouver quelque chose de son activité antérieure.

Cette étude sur les diverses branches de l’industrie cotonière pendant cette période permet de formuler maintenant les conclusions suivantes :

Le système continental a anéanti la filature à la main.

Dans quelques centres industriels, il a complètement paralysé la fabrication des indiennes et l’a sérieusement entravée ailleurs.

Dans le tissage des toiles de coton, il a provoqué une crise générale.

Enfin, il a mis à deux doigts de leur perte la fabrication des mousselines et la broderie.

Les quelques services qu’il a rendus n’ont jamais été qu’une compensation dérisoire aux effroyables ravages exercés par dix ans de politique napoléonienne.

Il a eu pour principal mérite de préserver de la ruine la filature mécanique naissante et d’enrichir la Suisse d’une nouvelle branche industrielle.

Puis, il a préparé l’avènement du tissage en couleurs.

En dernier lieu, il a forcé les Suisses à rompre sur bien des points avec la routine du siècle précédent. Il a provoqué l'introduction dans les cantons de perfectionnements industriels qui devaient augmenter la production dans de fortes proportions, notamment dans le tissage des toiles et la fabrication des indiennes.

4 Gothein, p. 767.

Conclusions générales sur l’industrie du coton pendant la Médiation.