Le système continental et la Suisse 1803-1813

Thurgovie comptaient de nombreuses blanchisseries. La ville de Saint-Gall en possédait huit qu’elle louait aux fabricants et qui étaient avantageusement connues ; les autres étaient propriété privée.

On tenta en 1801 les premiers essais de blanchiment au chlore, sur l'initiative d’un sieur Degen de Krienz. Les débuts furent difficiles ; ils étaient entravés, comme cela se comprend, par ceux qui avaient intérêt au maintien des anciennes installations.

Celles-ci fonctionnèrent quelque temps encore, mais en 1803 déjà, on fermait une des blanchisseries naturelles de Saint-Gall, indice du progrès de la nouvelle méthode. Malgré une vive opposition, celle-ci gagnait bientôt les localités appenzelloises voisines de Saint-Gall notamment Teufen, puis le Toggenbourg! et ne tarda pas à supplanter, un peu partout en Suisse, l’ancienne routine?. A la fin de la Médiation, elle avait obtenu gain de cause et, après en avoir limité l’application aux toiles de coton, on commençait à l’utiliser pour le blanchiment des mousselines. En 1817, le terrain des blanchisseries naturelles fut réparti entre les citoyens à titre de biens communaux 3.

L'adoption des procédés chimiques ne s’opéra pas sans provoquer une crise commerciale à Saint-Gall et Appenzell. Les marchands habitués à faire en hiver d'importants achats de toiles de coton pour les faire blanchir en été, se trouvèrent pris au dépourvu par les grandes quantités de marchandises jetées sur le marché. Plusieurs commerçants se ruinèrent à continuer d’après l’ancien système #.

leurs ébats, venaient gambader au milieu des tissus étendus sur l'herbe.

Wartmann, p. 167.

1 Hungerbühler, p. 78.

? À Neuchâtel, par exemple, le blanchiment au chlore était pratiqué en 1811 à la fabrique des frères Verdan, aux Isles.

Petitpierre, p. 243.

3 Wartmann, p. 317 ss.

4 Appens. Monatsblatt, 1835, p. 169.