Le système continental et la Suisse 1803-1813

qu'Hoffmeister se procura de bonne heure une machine à plusieurs rouleaux et imprima en quatre couleurs, fait remarquable pour cette époque. En Argovie, les cylindres furent introduits avant 1810 et installés entre autres chez les frères Herosee à Aarau !.

Dans la fabrication des toiles de coton et des indiennes, la période du système continental ne marqua pas seulement un

progrès dans le sens d’une augmentation de la production,

mais aussi d’une amélioration notable de la qualité.

L’apprêt des tissus subit aussi à cette époque d’importantes modifications ; on perfectionna le foulage, le lustrage, le polissage, en un mot toutes les opérations complémentaires qui donnaient à l’étoffe son éclat, son égalité et sa solidité. Les Anglais furent d’abord seuls à connaître et à appliquer ces nouveaux procédés et s’en servirent parfois pour dissimuler sous les dehors brillants de l’apprêt la mauvaise qualité de certains tissus expédiés au continent. Sous la pression de la concurrence, ces innovations pénétrèrent graduellement en Suisse pendant la Médiation 2. Elles y produisirent les plus heureux résultats que confirment les épithétes louangeuses prodiguées annuellement aux étoffes suisses dans les rapports des foires allemandes. De l'opinion unanime, à la fin de la période impériale, celles-ci n’avaient plus rien à envier aux produits manufacturés britanniques.

$ 11. La soie.

Si l’industrie du coton offrait à la fin de la période impériale un spectacle lamentable, celle de la soie se présentait à la même époque sous un aspect relativement favorable.

1 D’après Bronner, les machines de Hérosee auraient été les premières en Suisse.

Bronner, p. 501.

2 L'introduction de l’apprêt moiré ou cambric remonte entre autres à cette époque.

Voir sur les perfectionnements de l’apprêt, Hungerbühler, p. 80-81.

Etat stationnaire de cette industrie.