Le système continental et la Suisse 1803-1813

Le tissage

des Bâle.

rubans à

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reconnaître un effort constant des industriels en vue d’améliorer leurs produits et de créer de nouveaux articles, la période de la Médiation ne trahit dans la qualité des étoffes aucun progrès sensible {.

Si le tissage des lourdes étoffes restait stationnaire à Zurich, celui des rubans se ressentait visiblement des effets de la politique napoléonienne. C’est à Bâle que s’était concentré cette spécialité. Tandis qu’on y travaillait la soie sur toute l’étendue du canton, la production des rubans de filoselle s’était concentrée dans les districts méridionaux. Environ 3000 métiers, connus sous le nom de moulins à rubans (Bandmübhlen), tissaient pour le compte des fabricants de la ville. Ceux-ci occupaient en outre hors du territoire bâlois un certain nombre de personnes, ainsi en Argovie. Ils fournissaient à l’ouvrier son instrument de travail et la matière première, les fils de soie qui provenaient en général des petits cantons?. Dans la première moitié du dix-huitième siècle, le tissage des rubans avait doublé d'intensité 8; il fut au nombre des industries qui retirèrent de la ruine des manufactures françaises le plus grand bénéfice. Les années 1794 à 1796 marquèrent pour les Bâlois une période fructueuse pendant laquelle PAllemagne, se détournant des ateliers ruinés de Lyon et de Saint-Etienne, leur apporta l’appui de sa nombreuse clientèle.

À cette époque, on comptait à Bâle 23 fabriques de rubans dont les produits s’écoulaient principalement sur les marchés de Leipzig et de Francfort et pour une faible part seulement à Zurzach. Le roulement annuel représentait un chiffre de

3 200 000 gulden #.

1 Voir à ce sujet l’énumération des articles soie et mi-soie produits à Zurich au dix-huitième siècle et l'inventaire de 1812 de la maison Usteri.

Bürkli, Seidenindustrie, p. 166, 186.

2 Atlas, p. 1770 ; — Basler Jahrb., 1885, p. 91.

# En 1754, Bâle comptait 1223 métiers à tisser la soie. En 1786, ce nombre s'était élevé à 2246.

Basler Jahrb., 1885, p. 93.

* Basler Jahrb., 1885, p. 103.