Le système continental et la Suisse 1803-1813

Le crêpe de Bologne.

La filature.

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à celle de la mousseline, elle partagea son sort et disparut du territoire zuricois !.

Il en fut de même pour le crêpe de Bologne, article introduit à Zurich vers 1730 par l'industriel Escher. Plusieurs maisons s'étaient vouées exclusivement à cette spécialité. La plus considérable était la fabrique Escher qui était munie d'installations perfectionnées pour le tordage de la soie et qui passait pour un établissement modèle. La fabrication du crêpe progressa continuellement au cours du dix-huitième siècle; les guerres de la Révolution, multipliant les commandes de crêpe et ruinant les manufactures de Bologne, favorisèrent encore cette prospérité 2. Mais au début du siècle, la fabrication du crêpe apparut en France avec la renaissance des soies lyonnaises, redoutable concurrence pour la Suisse. En même temps, l'Empereur s’efforçait de ranimer Pindustrie de Bologne en lui accordant diverses faveurs et réductions de droits. A cette intervention vint s’ajouter encore le caprice de la mode qui mit momentanément le crêpe hors de cours. Cet article ne tarda pas à dépérir complètement à Zurich; en 1824, il n’occupait plus dans le canton qu’une place insignifiante et comptait au plus une centaine de métiers répartis entre trois petites fabriques #.

En général, la filature de la soie a suivi les destinées du üssage. Elle eut sur la filature du coton l’avantage de ne pas rencontrer la concurrence écrasante des machines. Sur terri-

feste. Tout au plus ce chiffre pourrait-il comprendre les fileurs et tisseurs des districts bernois et argoviens réunis.

Gem. Schiw. Nachr., 29 avril 1809; — Æelv. Alm., 182, p- 182.

Voir encore pour la fabrication des rubans de soie: Æelv. Alm., 1809, p. 111; — Wartmann-Seippel, p. 84; — Bronner, I, p. 503; — Aflas, p- 1770.

! Une manufacture de gazes de soie, celle de Neuwiler et Fehr, avait été fondée au dix-huitième siècle à Frauenfeld. En 1820, elle avait disparu.

Pupikofer, p. 835; — Atlas, p. 1820.

? Bürkli, Seidenindustrie p. 162 ss.

3 Corresp. Napoléon à Eugène Beauharnais, 15 mars 1806.

“ Bürkli, Seidenindustrie p. 194.