Le système continental et la Suisse 1803-1813

— 293 —

La Médiation dénote un vigoureux pas en avant dans l’histoire du partage des biens communaux, de leur culture plus rationnelle et plus intensive. Les dispositions prises sous l’Helvétique furent promptement dépassées. Une loi très libérale du canton de Lucerne, du 28 juin 1803, donna l’impulsion. Suivirent un grand nombre de communes zuricoises, puis Glaris, Berne, Argovie, Appenzell, Zoug, d’autres encore 1.

De la disparition de l’ancien régime sortit une série d’améliorations qui découlaient logiquement les unes des autres. L’abolition des dîmes amena l'abandon de l’assolement triennal et de la jachère morte et leur remplacement par les cultures alternées. Les cultures fourragères, celle du trèfle, de l’esparcette et de la luzerne, commencées timidement au dix-huitième siècle, prirent une nouvelle extension. La routine du système des pâturages entretenue par les biens communaux disparut peu à peu. Par la stabulation on put utiliser les engrais de manière plus profitable; le fumier qu'on laissait perdre, au dix-huitième siècle, fut recueilli en quantités plus considérables pour le grand profit des labours. Grâce à l'entretien plus soigné du bétail, on renforça la production du lait et on donna de ce fait à l’industrie laitière, qui devait prendre de si fortes proportions dans la suite, la première impulsion. Avec l’extension des cultures fourragères, on put introduire et répandre dans le pays de nouvelles plantes, le colza, les navets, le tabac; la betterave fit son apparition avec la nouvelle industrie sucrière née du système continental. On chercha à remettre en honneur la pomme de terre dont la culture avait dégénéré depuis quelques années, mais la plante de Parmentier ne prit pied

incultes des biens communaux de 8000 poses (Jucharte) qui servaient de pâturage à quelques chevaux seulement. Gem.Schw. Nachr., 6 mai 1806 ; — Æelv. Alm., 1804, p. 133; 1810, p. 22. 1 Miaskowski, IL, IV. ? Chuard-Seippel, p. 1355.