Le système continental et la Suisse 1803-1813

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nexion de leur pays à la France, et la rapidité du fait les avait surpris autant que la Suisse et l’Europe. Beaucoup de marchandises anglaises ou suisses leur appartenant avaient donc été introduites dans le pays à une époque où il n’était guère possible de prévoir les événements. Bon nombre étaient déjà payées; la plupart étaient destinées à la consommation indigène, c'était le cas pour les denrées coloniales et surtout pour les toiles blanches, de provenance suisse, nécessaires aux fabriques d’indiennes. D’ailleurs leur quantüté totale ne dépassait pas celle qui répondaient aux besoins de la principauté. La loyauté des commerçants neuchàtelois fut démontrée par l’exacte tenue de leurs livres.

Bien qu’on ne put rendre les commerçants de la principaulé responsables d’une spéculation à laquelle ils étaient restés étrangers, ils durent subir le sort commun. Napoléon, vivement irrité de toute l’affaire, avait donné l’ordre de vendre, au profit de l’armée, toutes les marchandises séquestrées !.

Après une tentative inutile auprès de leur nouveau souverain, le maréchal Berthier ?, les neuchâtelois consternés décidèrent d’envoyer à Paris, en toute hâte, une députation de quatre membres, dont les frais devaient être couverts par souscription publique. Elle avait pour mission de sauver ce qui pouvait être encore sauvé, et en même temps de demander à l'Empereur une réduction des troupes cantonnées dans la principauté, qui constituaient une lourde charge pour le pays *. Malgré les entrevues avec des ministres français, malgré une audience de l’empereur, les résultats pratiques d’un séjour de trois semaines à Paris furent maigres À.

? Corresp. Napoléon à M. Gaudin, 4 avril 1806.

? Allg. Ztg., & mai 1806.

* Musée neuch., vol. 11.

‘ Au cours des négociations, les députés apprirent que de nouvelles séquestrations avaient été opérées au détriment de trois maisons neuchâteloises (1300 pièces de velours),

Musée neuch., vol. 11, p. 7 ss.