Lepeletier de Saint-Fargeau et son meurtrier : documents inédits

ET SON MEURTRIER. 17

étendu dans un lit qui avait la machoir brisée par coté droit, visage jeaune, barbe bleu, ses cheveux et sourcils noirs, ses belles dents son âge d’environ trente et quelques années, taille de cinq pieds et demy environ, tout nous disait que c'était le traître Paris, le monstre qui avait assassiné Le Pellelier de St Fargeau celebre republicain. Son linge marqué C P un lingot de plomb sorty de sa tête ramassé dans la chambre par un gendarme en notre présence, lequel a été remy audit juge de paix que nous avons laissé dans ladite chambre assisté des citoyens Ricard et Roux officiers municipaux du citoyen procureur de la commune et du citoyen Baratte chirurgien ainsi que de la gendarmerie pour faire l'inspection du cadavre ainsy que des effets que l’aubergistea dit lui appartenir; et ce pendant lequel temps nous étions au bureau à continuer la rédaction du présent; ou est venu le Procureur de la commune apprès qui a conclu a ce qui fût fait une députation chargée de dépêches provisoires tant pour le citoyen président de la Convention que pour les citoiens ministres de la guerre et de la justice; arrétons vu les conclusions cy dessus qu'il sera rédigé trois lettres à l'instant qui seront remises au citoyen Grosbois maréchal de logis de notre gendarmerie que nous avons nommé d'une voix unanime avec un de ses gendarmes pour les remettres à leurs adresses; et a l'instant que les dépêches furent faites est survenu ledit Roux qui nous a dit qu’en faisant l'inspection dudit cadavre, on avait trouvé deux papiers entre sa chemise et son corps, qui constatent que cest le scélérat Paris, desquels nous avons pris sous le bon plaisir du juge de paix qui en était saisi communication ce qui nous a assuré que s'était lui, suivant lesdites pièces qui sont un extrait de baptême collationné par le vicaire de St Roch paroisse de Paris et un brevet de garde du corps du ey devant Roy; sur quoy oui le Procureur de la commune pour la seconde fois, nous avons nommé le citoyen Fleury mare pour porter nos dépêches qui étaient dès lors rédigées dont il a été chargé par postscriptum avec laquelle il a parti a l'instant même que le juge de paix était en notre bureau; assisté de son greffier où ils ont clos leur procès verbal scellé et cacheté tous les effets y compris ceux qui sont restés en l’armoire de notre bureau sous notre sauvegarde. … et comme le temps presse et qu’il nous tarde d'instruire le Département et la ville de Dieppe où nous soupçonnons que le traître Pâris avait dessein de se rendre nous avons ainsy finy le présent acte pour adresser promptement nos lettres et au département et à la ville de Dieppe et nous occuper enfin de requérir la garde nationale de notre commune de se mettre dans un état de service extraordinaire.

Fait en la maison commune et en permanence le jour et an que dessus

Et par suitte nous avons arrêté que copies de nos dilférantes dépêches seraient inscrites au présent registre.

(Signé) Fleury maire, Le Rat of municipal, Crespin, Lehalleur D Thiessé et Denize, s'° municipal.

Ne fût-ce que pour le mouvement oratoire qui la termine, la dépéche du conseil général de Forges à la Convention mérite d’être rapportée, Si connu que puisse être le style d'un temps où les ministres

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