Les ècus de cinq francs : esquisse historique et numismatique

LES ÉCUS DE CINQ FRANCS 315

chevelure, et la frappe en fut promptement arrètée ; il est devenu rare et vaut environ 15 francs; le second, rectifié et signé simplement BARRE, est celui qu’on rencontre encore très fréquemment.

Le jour même de la proclamation de l'Empire (2 décembre 1852), un décret impérial ordonna de frapper les monnaies à l'effigie du souverain, avec la légende NAPOLÉON III, EMPEREUR, et sur le revers, EMPIRE FRANÇAIS. Toutefois, ce n'est que trois ou quatre ans plus tard que ces nouveaux écus firent leur apparition. Après la campagne d'Italie, le vainqueur de Magenta et de Solférino ceignit son front d'une couronne de laurier; c'est le type qui servit jusqu'à la chute de l'Empire.

Après le 4 septembre 1870, et en pleine guerre, il y eut dans les effigies des monnaies un véritable désarroi. Depuis plusieurs années, il n'y avait plus en France que deux ateliers monétaires en activité, ceux de Paris (lettre A) et de Strasbourg (BB). Lorsque Strasbourg eut été investi et que Paris fut menacé de l'être à son tour, le gouvernement songea à rouvrir au moins temporairement l'atelier de Bordeaux (lettre K) récemment abandonné ; il y envoya le matériel nécessaire, avec des coins. Peu de jours après, Paris, coupé du reste de la France, ne put plus travailler que pour ses besoins intérieurs ; Strasbourg, décimé et brûlé, tomba au pouvoir de l'ennemi, de sorte que Bordeaux seul eut à fournir, pendant huit mois, toutes les monnaies qui circulèrent dans les départements et à l'étranger. Ces pièces, marquées de la lettre K, portent toutes, d'un côté, la tète de Cérès de 1849, et, de l’autre, la valeur et le millésime, entre les branches de laurier et d'olivier du règne de LouisPhilippe ; elles sont des années 1870 et 1871.

Tout autrement variées sont les pièces frappées pen-