Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

LA LUTTE ECCLÉSIASTIQUE 223

Ils commencent leur cahier particulier en rappelant que « le corps des pasteurs de second ordre a été, pendant plusieurs siècles, négligé et livré en quelque sorte à un état d'avilissement et d'obscurité, quoique toujours utile et occupé de prèset journellementde l’indigence et de l'assistance du peuple, dont il connaît plus certainement lesmaux et les appréhensions. »

Ils donnent la plus large place aux doléances des paysans touchant l'impôt, le lirage au sort pour la milice, la justice qui, si elle ne peut être gratuite, doit au moins être expédiée « de la manière la plus prompte et la moins dispendieuse. » Après s'être élevés contre l’usure et avoir condamné le prêt à intérêt «comme contraire au principe de droit divin et canonique, » ils écrivent : « La liberté de chaque Français étant sous la protection des lois, aucune puissance ne peut le soustraire à la société par lettres de cachet ou autres actes du despotisme, sauf la poursuite du coupable devant ses juges naturels ; en conséquence le clergé de Cahors demande instamment le rappel de ses membres exilés. »

Ce dernier trait indique qu'il y eut, en Quercy, des persécutions sous prétexte de jansénisme, qui se perpétuèrent jusqu'au moment de la Révolulion. Assez contradictoire en apparence est l’article 8 du cahier: « Qu’on s'occupe incessamment de la réforme des études, dont l’état actuel fait regretter amèrement la société des Jésuites. » Mais les curés ajoutent aussitôt : « Un corps enseignant, sowmis à l'ordinaire, pour cette partie paraît mériter la préférence. »

Contre la « commende, » ils prononcent une négation absolue.

Ils se gardent d'exprimer l’animosité que leur inspire l’épiscopat devant lequel ils votent. Omettant la moitié de leur pensée, ils écrivent : « Que les évêques absents de leur diocèse pour autre raison que les intérêts de