Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

LA LUTTE ECCLÉSIASTIQUE 225

Les curés de la Rochelle, au lieu de leur évêque, nommérent le curé de l'ile de Ré. Leur lutte contre le haut clergé, dit le royaliste Montjoye (1) fut « pleine d’animosités. » Le cahier à disparu, soit qu'il ait été confisqué par le bureau épiscopal, soit que le représentant n'ait reçu que des pouvoirs complets, sans motifs détaillés.

À Saint-Jean-d’Angély, où est élu un curé de campagne, le cahier (2) est d’une extraordinaire brièveté, en deux articles. Il ne traite que des intérêts nationaux, depuis l'égalité de l'impôt jusqu’à « la liberté légitime de la presse. » Pas un mot ni de la religion ni du clergé.

Le cahier de Saintes (3) est, au contraire, épiscopal et monacal. Les députés sont l'évêque, un La RochefoucauldBayers, abbé de Vauluisant dans le diocèse de Sens, et Labrousse de Beauregard, prieur-curé de Champagnolles.

Mais, parmi les pièces annexées aux documents électoraux, se trouve (4), exprimant le sentiment du bas clergé vaincu, le Mémoire de l'abbé Pontes, curé de Saint-Palaislès-Saintes. « Personne, » y lisons-nous, « n'ignore que lors de l'établissement de la religion chrétienne, les fidèles portaient leurs offrandes aux pieds des apôtres. Ceux-ci les recueillaient pour fournir à leur entretien, à celui des disciples et à la table des pauvres veuves, à laquelle présidaient les diacres qui furent instilués à cette fin. Les Actes des Apotres l'attestent..…….

« Il serait digne de la piété du Roi de rappeler l'Église à son esprit primitif: de faire observer les lois et canons de celle mère commune, qui défend la pluralité des bénéfices, le faste et le luxe dans les ministres et à cette fin or-

(1) Hisf. de la Révolution de France, &. 1, p. 462.

(2) Arch. parl. t. V. 633-634.

(3) Ibid. 659-665.

(#) Arch. nationales, manuscrites, B IL 139, £. 3, 631-640. 13.