Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

226 LES CAHIERS DES CURÉS

donncr que les biens ecclésiastiques fussent tous réunis dans une caisse qui serait régie par une Chambre ecclésiastique.

« Sa Majesté verrait dans sa sagesse ce qu'il conviendrait d'assigner à chaque rang des ministres de l'Église. Par un {arif général elle fixerait la quantité due aux évêques et archevèques, aux curés de la ville et de la campagne, aux abbés commendalaires, aux chanoines des cathédrales, seuls à conserver, aux vicaires, aux instituteurs publics, aux moines et mineurs, aux religieux et religieuses, aux séminaires, hôpitaux, etc.

«Par cetarrangement, on trouverait de grandes ressources, pour l'État etles provinces ; on fournirait au clergé le moyen de payer ses dettes et l'impôt à la nation, ce doter ses membres d'une façon convenable ; on rendrait à l’agriculture ce tiers des biens ecclésiastiques qui sont négligés et presque en friche, on mettrait fin aux procès interminables qui existent entre les abbés et les moines, les évêques et les curés, ete. De là, plus d’exemptions ni pour les biens, ni pour la juridiction; plus d'argent envoyé à Rome ; plus de courses à la cour pour obtenir un meilleur bénéfice ; plus de rivalité entre chanoïne et chanoïne, curé et curé, etc., tous étant à l'unisson; plus d'administration entre les mains de filles qui sont souvent ruinées par leurs agents ou par leurs fermiers; plus d'abus, plus de scandales, etc., etc.

« La Caisse militaire qui, dans chaque régiment, paie à chaque individu des appointements selon son rang, et la distribution des prises sur mer par un bâtiment, pourront servir de modèles pour la distribution des biens ecclésiastiques. »