Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

228 LES CAIHIERS DES CURÉS

tionnels approuvent le doublement du tiers et « laissent aux États généraux à décider » quant au vote par tête, bien sûrs qu'au sein de l’Assemblée nationale, le tiers, appuyé du clergé inférieur, pourra tenir tête aux trop nombreux membres du haut clergé et de la noblesse « qui chercheront toujours à pouvoir l’opprimer (1). »

La renonciation éclatante aux priviléges pécuniaires qui a été faite à Limoges, comme ailleurs, par la noblesse et le haut clergé, ne satisfait pas pleinement les chanoines égalitaires. Sans doute « cette renonciation a dû nous rappeler les beaux jours de l’épiscopat », mais, ajoutent-ils, qui nous assure que les successeurs des évêques actuels « hériteront de leur amour pour la justice ? »

L'impôt, s’écrient-ils, doit être « an même taux, pour la noblesse et le clergé que pour le tiers-état, à raison des londs possédés, sans distinction, vu que nous sommes tous frères et sujets du même roi; alors Le déficit se trouvera rempli.» Ils ajoutent méchamment que le « haut clergé seul » serait capable de le combler « sans s’appauvrir ! »

Lorsqu'on lit après ces protestations le cahier officiel du clergé des sénéchaussées de Limoges et Saint-Yrieix (2),on est élonné de le voir commencer en ces termes : « Appelé à l’Assemblée nationale pour aider le meilleur des rois à établir dans toutes les parties du gouvernement français un ordre constant d'où doit résulter la félicité publique... (le clergé) sent redoubler toute l'énergie de son patriotisme ainsi que sa tendresse pour un prince émule des Louis XII et des Henri IV. — L'ordre des curés se distingue surtout par son amour, comme il à été distingué par la confiance. »

Aucune flatterie, — dans la forme, — n’est épargnée afin d'empêcher l’opposition de crier et pour obtenir l'élection

(1) Arch. Parlem. W,p. 572.574,

(2) Ibid. 560-564.