Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

LA LUTTE ECCLÉSIASTIQUE 229

épiscopale, ainsi que l'insertion, sans protestation, d’articles en faveur « des ordres religieux établis sous les auspices de la loi » et du rétablissement de la juridiclion ecclésiastique, « le droit de prononcer sur les matières de doctrines et de sacrements élant rendu aux évêques. »

A Tulle (1), les curés écartent l'évèque et nomment deux d’entre eux. Ils font un cahier très bref, en seize articles, où ils expriment leurs griefs sans amertume, et déclarent remettre leur sort à « la justice des États généraux. » IIs se déclarent pour le vote par tête et, en outre, confèrent à leurs représentants, en toute matière, « des pouvoirs généraux. »

VII AUVERGNE

Les élections de la province d'Auvergne furent très compliquées, par suite de la rivalité entre les bailliages et sénéchaussées très arbitrairement intitulés secondaires ou principaux par le Règlement royal du 2% janvier 1789. I fallut publier, le 15 février, un Règlement spécial pour fixer une division acceptable entre la basse et la haute Auvergne, et obtenir la tenue des assemblées des sénéchaussées de Riom et de Clermont-Ferrand. Mais il n’y eut pas moyen de rendre complètes les assemblées préliminaires d'Aurillac, de Vic-en-Carladès et de Murat, devant déléguer au bailliage principal de Saint-Flour. Murat seul se soumit au Règlement, le 16 mai ; ce ne fut qu'après la prise de la Bastille, au mois d'août, que le tiers-état de toute la circonscription de Saïint-Flour compléta sa députation. Le clergé forma la

(1) Arch. Part, &. IL, 536.