Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

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sienne, sans cahier, de l'évêque du lieu, d’un curé de la ville, et d’un autre curé d'Aurillac.

L’aristocratie tant ecclésiastique que laïque ne manqua pas d’enfiévrer les prétentions locales. Malouet réussit à empêcher la noblesse de s'abstenir ; La Fayette, en se faisant élire, la lança dans le mouvement réformateur (1).

Aucune influence ne put agir sur l’entêtement réactionnaire de l'évêque de Clermont-Ferrand, François de Bonal. Il imposa sa présidence, — prétendue de droit canonique et civil, — et aux curés de son siège et même à ceux de Riom, vers lesquels il délégua son vicaire général Antoine de Pons.

Ici et là les curés n'ayant pas élu les présidents forcés des assemblées électorales du clergé, ces présidents tentèrent de faire invalider les élections par le sénéchal et par son lieutenant-général. Dans de longues Observations, présentées à ce dernier (2), l'abbé de Pons conteste la validité des opérations qui ont abouti au choix d'un chanoine de Thiers et de quatre curés de campagne. Il frappe d’une protestation solennelle, comme « réunion illégale », la continuation de la séance du 28 mars, où a été complété et définitivement arrêté le cahier, quoi qu'il eût déclaré l’assemblée dissoute et fût sorti de la salle, emmenant avec lui la minorité battue des moines et gros décimatears (3).

IL traite, lui aussi, d'insurrection la conduite des curés, qui ont failli le jeter à bas du fauteuil présidentiel, et non seulement n'ont pas voulu de lui pour leur représentant, mais encore, nommant des suppléants, ont dédaigné de lui réserver la moindre place à la suite.

(4) V. Ch.-L.-Chassin. Le génie de la Révolution, t. I, p. 117118). (2) (Ar ‘h. nationales, manuserites. B IL, 14, fos 507-513).

(3) Ibid. fo 513.