Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

LA LUTTE ECCLÉSIASTIQUE 231

Dans presque toutes les provinces, la renoncialion du clergé et de la noblesse à leurs exemptions pécuniaires, l'annonce de leur participation au solde de déficit et à l'impôt consenti, s'étaient faites avec solennité, quelquefois avant la réunion des électeurs, le plus souvent à la première séance de l'assemblée du bailliage ou de la sénéchaussée, les trois Ordres réunis.

Nulle part il n'avait semblé possible aux privilégiés de se dérober à cette nécessité de salut public. Quelques-uns l'avaient acceptée avec enthousiasme, par amour de la patrie ; d’autres l'avaient subie d'assez mauvaise humeur, en faisant des réserves quant aux formes d'impositions. Le haut clergé, souvent, tout en se disant prêt à payer la part des charges publiques en proportion de ses revenus, varfois même en offrant aux États provinciaux et généraux de vérifier le compte de ses biens, avait, en majorité, maintenu le privilège antique du premier Ordre de fournir « en corps » son « don gratuit » et de le répartir lui-même sur ses membres en son Assemblée généraleeten ses bureaux diocésains.

L'évêque de Clermont ne se contente pas de maintenir « le droit du clergé de s'imposer lui-même » ; il repousse jusqu'à « l'hypothèse de la cession des privilèges. » Seul compétent « pour prononcer un tel abandon, » sout'ent-il, est « l'Ordre ecclésiastique, réuni aux États généraux de toutes les parties qui composent le clergé de France » c'està-dire tous les archevèques et évèques étant admis, qu'ils aient été élus ou non.

Les protestations de Monseigneur de Bonal visent chacun des articles du cahier contraires aux droits féodaux, et tous ceux par lesquels, au mépris du « bon ordre, les curés demandent à former un corps particulier ».

Le Cahier de Riom est loin de valoir le Catéchisme des Curés auvergnats (1), quoique rédigé par le clergé inférieur.

(2) V. ci-dessus p. 176.